Xu Xia Ke a dit "Qui a vu les cinq montagnes sacrées de Chine, n'a nul envie de connaître d'autres cimes ; mais qui a vu les montagnes jaunes n'éprouve plus aucun plaisir à regarder les montagnes sacrées."
Ne vous attendez pas à voir des pierres jaunes dans les photos qui suivent, les montagnes jaunes tirent leur nom de l'empereur jaune. Un des ancêtres de la civilisation chinoise qui cueillait des plantes médicinales dans ces massifs pour la confection de son élixir de longue vie (sic!).
Belle introduction non?
Les montagnes jaunes! Classées au patrimoine de l'UNESCO, c'était l'une des dernières visites en Chine que nous voulions faire avant de rentrer. Nous sommes venus, nous avons vu et... il a plu ça nous a plu!
Nous voilà donc partis tous les 3 avec notre chauffeur habituel et sa fidèle Passat.
3 heures de route et nous voilà à la gare routière au pied des montagnes jaunes. Bon, au pied, on ne l'a compris que plus tard car la brume était partout autour de nous!
De cette gare routière, nous avons pris un bus (pour nous tous seuls) qui nous a emmené jusqu'au téléphérique. 15 minutes de lacets où le brouillard découvrait de temps à autre les ravins à quelques mètres de nous.
La montée en téléphérique durait 15 bonnes minutes pendant lesquelles on ne voyait vraiment pas grand chose... certain(e) ne sont pas mécontent(e) de ne pas avoir vu le vide sous la cabine !
Arrivés au sommet, nous pensions être au dessus des nuages. Malheureusement, le temps était vraiment couvert et nous étions dans le nuage.
Il nous fallait maintenant trouver notre hôtel là haut sur la montagne. Renseignements pris nous voilà partis. Et nous n'avons pas été déçus du voyage.
Des pics sortent du brouillard, c'est irréel!
D'après les guides que nous avons lu, il y a des ravins tout le long du parcours. Nous avons donc choisi de ne pas faire marcher Valentin mais de l'assoir dans le sac à dos porte-bébé. Étonnant non?
Après 30 minutes de marche, nous arrivons aux premières habitations. Des hôtels, une épicerie et une banque. Nous sommes quand même à 1400 mètres d'altitude, mais la vie s'est organisée ici autour du tourisme. Et là premier arrêt avec vue sur la mer de nuages du Nord:
On a beau être tout en haut des cimes, on trouve des signes de la civilisation. Tout d'abord, les chemins sont bétonnés et des panneaux indiquent les différents points de vue (tout en Chinois bien sûr). Par-ci par-là, d'autres aménagements, plus surprenants:
borne à incendie sans doute reliée à des torrents...
Ou encore des poubelles bien intégrées dans le paysage :
On croise même des porteurs qui amènent le linge de la laverie centrale à tous les hôtels implantés à quelques kilomètres à la ronde... ce doit être un des métiers les plus éprouvants qui existent! Et encore, nous n'avons pas croisé les porteurs qui amènent les réserves de bières, bouteilles de gaz et diverses vivres à dos d'homme depuis la vallée, les téléphériques étant réservés aux touristes!
Pour les paresseux, une autre solution:
Nous avons continué à pied jusqu'à notre hôtel.
L'arrivée à l'hôtel ne fait pas partie des bons souvenirs: réservation non reçue, passeports laissés à la maison qu'il a fallu faire faxer et pour finir Valentin qui s'ouvre la joue sur la table de nuit!
La nuit est tombée et la pluie ne s'arrête pas. Nous décidons de nous coucher tôt car le réveil sonnera à 5.45 pour aller voir le lever de soleil sur la mer de nuage.
Le lendemain, 5.45: ce n'est pas le réveil qui sonne, c'est la pluie qui tambourine. Il pleut encore plus fort que la veille. Après un bref conciliabule, nous décidons de ne pas y aller tous les 3. Valentin ne voulant pas y aller seul, Vivien reste avec lui (qui dort comme un bienheureux en fait). C'est donc MC qui s'y colle.
En passant devant la réception, elle demande si des groupes partent pour voir le lever de soleil. Des groupes? Non, il pleut, personne ne s'est levé... Après 5 bonnes minutes où elle tergiverse dans le hall de l'hôtel, elle décide d'y aller quand même. Il vaut mieux y aller et s'assurer que le soleil n'est pas là que de regretter d'être peut être passée à côté de quelque chose de fabuleux.
Voila donc MC partie, avec sa lampe torche dans une main et l'appareil photo dans l'autre. Elle est dans une brume intense à peine éclairée par la lune qui tarde à se coucher.
Pas un bruit dehors si ce n'est le torrent qui coule un peu plus loin. Les premières minutes sont éprouvantes, MC est seule en pleine montagne. Elle arrive enfin devant un hôtel où un groupe de Chinois s'apprête à partir. Pour une fois, le vacarme des locaux permet de se sentir moins seule.
Elle arrive à un premier point de vue. La brume est si dense que l'on ne voit presque rien. Ci-dessous des photos avant / après car nous avons eu la chance de revenir quelques heures plus tard pendant une éclaircie.
Avant:
Après:
Ca décoiffe hein! Et encore, vous n'avez rien vu...
A 6.00, on ne voie pas plus loin que quelques mètres :
A 9.00, c'est... diffèrent :
Après une petite pause à essayer de découvrir le panorama derrière la brume, notre héroïne décide de continuer d'avancer. Tellement difficile de discerner le paysage qu'elle prend une construction en béton pour une vraie racine...
Plus loin, un escalier descend à pic dans un gouffre extrèmement sombre.
Là MC hésite vraiment à le traverser mais s'y aventure tout de même, imaginant la vue qu'il pouvait y avoir de l'autre côté...
De l'autre côté, un nouveau gouffre, plus sombre et plus long... Bien ! Le soleil ne pointe son nez, il pleut toujours, MC va faire demi tour !
Traversée du premier gouffre très rapide, et sur le chemin du retour, elle croise un couple de Chinois.
Nouveau demi tour pour traverser ces deux grands gouffres en leur compagnie. Dans l'ombscurtée des deux parois rocheuses étroites, le Chinois se met à crier, peut-être pour éloigner les démons, comme ils le font avec les pétards (un peu encombrants à transporter jusqu'ici !).
Ils marchent ensemble depuis un bon moment, mais le couple ne fait pas demi tour. MC décide de rebrousser chemin.
Et retraverser le gouffre seule! Et là, rien de tel que la méthode chinoise: faire du bruit. C'est donc en chantant que MC est revenue sur ses pas!
De retour dans la forêt, tout va bien, pas de monstre croisé en chemin. Le silence pesant rythme les pas de MC.
Soudain, un bruit dans les fougères, juste à côté d'elle, une bête (suspense...) ! C'est un écureuil qui, effrayé (qui ne l'est pas?) se cache entre deux roches.
Le soleil avait commencé à se lever (derrière les nuages) , MC est donc retourné à l'hôtel pour conter ses aventures à ses hommes qui se réveillent.
Après avoir pris le petit déjeuner ensemble dans la chambre en écoutant les aventures d'Indiana MC, nous sommes repartis profiter de l'éclaircie et du paysage.
La plupart des chemins sont flanqués de chaînes de sécurité pour prévenir d'une chute (enfin la chaîne est à 30 cm, je savais les Chinois petits mais quand même!). Lors de notre périgrination, nous avons aussi pu remarquer des cadenas sur ces fameuses chaînes. Il s'agit de talisman posés ici pour demander qu'un voeu se réalise. La chaîne derrière Valentin et Vivien en est couverte.
Et nous sommes repartis vers le téléphérique devant un horizon féérique.
à part ça, Noir Désir est au travail...